Vendredi

Début d'après-midi, je m'installe dans le train et sort mon livre. À l'arrêt suivant, monte un monsieur, la cinquantaine, qui s'installe en diagonale par rapport à moi. Rien de particulier à signaler, je continue à lire tranquillement.

À un moment où je lève les yeux de mon livre, je réalise que tient un carnet dans ses mains et semble dessiner. Normal, me dis-je, je suis dans le train pour me rendre à un festival de BD. Quelques minutes passent encore et je remarque qu'il semble m'observer attentivement. Du coup, intrigué, je cherche à voir ce qu'il dessine ; et je ne suis pas vraiment étonné (voire plutôt flatté) de constater qu'il est en train de faire mon portrait.

Peu avant l'arrivée à l'arrêt suivant, il décide que son dessin est terminé, détache la page de son carnet et la montre au couple d'ados assis en face de lui. Les deux jeunes s'extasient, puis il me montre le dessin. C'est effectivement moi, le doute n'est pas permis, et ce portrait est franchement bien réussi.

Je suis toujours sidéré par cette (apparente) facilité qu'ont les gens sachant dessiner de croquer leur environnement. Je leur envie ce talent... surtout que le portrait dessiné dans un lieu public me semble être toujours mieux accueilli par le sujet que son équivalent photographique. Mais c'était quand même agréable de « poser » ainsi quelques minutes, bien qu'une sensation totalement inhabituelle pour moi...

(Et après coup, je regrette amèrement de ne pas avoir demandé si je pouvais conserver une photo du portrait...)