2046
Par ȷulmud le mercredi 3 novembre 2004, 21:03 - Cinéma - Lien permanent
Cela fait maintenant presqu'une semaine que j'ai vu ce film... il est peut-être temps que je me mette à la rédaction de cette chronique. Je vais donc vous parler de 2046, et plus simplement vous présenter des images. Même si je ne sais toujours pas très bien si j'ai aimé ou non...
2046 est le dernier film de Wong Kar-Waï, qui se présente comme une fausse suite de In the mood for love, dont toutes les images ont par ailleurs été tournées en même temps que In the mood for love.
Le film se centre sur Chow Mo Wan (incarné à l'écran par Tony Leung), écrivain de science-fiction, logeant dans un hôtel à la chambre 2047. Rapidement, il s'éprend de la locataire la chambre 2046, Bai Ling (Zhang Ziyi est sublime dans ce rôle). La plus grande partie du film va se centrer sur la relation que ces deux personnages tissent entre eux. Mais Chow est un homme à femmes, et il ne lui sera pas aisé de faire que cette relation réussisse réellement. Il faut aussi savoir que 2046 est également le titre du roman qu'écrit Chow, et ce roman parle d'un train permettant de se rendre en l'an 2046, que tout le monde veut prendre car en 2046, on n'oublie rien
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Wong Kar Waï semble avoir une méthode de travail à la limite de l'obsession. Il a en effet tourné ce film en même temps que In the mood for love (sorti en 2000) et a passé les quatre années qui ont suivi à le monter... allant jusqu'à terminer le montage de la dernière bobine alors que la diffusion du film avait déjà commencé au festival de Cannes.[1] En plus, la construction de l'histoire n'est pas chronologique... Tout cela rend malheureusement l'histoire un peu confuse.
Mais les images sont sublimes[2] et tirent pleinement parti du format cinémascope. Les actrices sont magnifiques, habillées avec goût dans le style de Hong-Kong des années 60, et forment une véritable « dream-team » chinoise (en plus de Zhang Ziyi que j'ai déjà citée, on trouve Maggie Cheung, Faye Wang, Gong Li et Carina Lau). À chaque image du film, on a l'envie irrésistible d'arrêter le film et de pouvoir prendre son temps pour détailler cet instant. On a également le sentiment que rien n'est laissé au hasard, même la fumée des cigarettes...
Et il y a encore la musique... qui se marie à merveille avec ces images... je n'arrive même plus à trouver mes mots pour la décrire...
Bon, il faut quand même que j'essaie de conclure, peut-être que cela me permettra de finalement me faire un avis sur ce film. En fait, je crois que la seule chose qui fait que je n'arrive pas à me prononcer, c'est le sentiment d'être sorti du cinéma en n'ayant rien compris à ce que je venais de voir. Mais ces images n'arrivent pas à quitter mon esprit, et l'histoire reste présente dans mon esprit, à chercher pour lui trouver une signification... Je crois qu'il faut que j'aille le revoir.
PS : et voilà... encore une chronique horriblement mal écrite, qui utilise bien trop de superlatifs... enfin, puisque de toutes façons je ne les écrit que pour garder une trace de ce que j'ai vu et ce que j'en ai pensé, ce n'est pas trop grave...
Commentaires
Pas top pour la pub en effet, j'ai trouvé ça vraiment super gros...
Marrant aussi le fait que les acteurs chinois parlent à la fois en mandarin et en cantonais. Normalement ils ne devraient pas trop trop se comprendre Heureusement qu'il y a les sous-titres.
Ah, je n'avais pas pris garde à ce problème de langue... Bon, faut dire que je n'ai jamais compris un mot de mandarin ou de cantonais, c'est peut-être pour ça
« Tous ceux qui se rendent en 2046 sont mus par la même intention... retrouver leurs souvenirs perdus. Car en 2046, rien ne change jamais. Personne n'est sûr que c'est vrai, parce que personne n'en est jamais revenu- sauf moi. Car j'ai vraiment besoin de changer. » Un dialogue d'entrée qui indique clairement les volontés de l'auteur, exprimant comme dans l'ensemble du cinéma asiatique, une sainte horreur de l'immobilisme. Et pourtant le personnage principal interprété par Tony Leung est loin, très loin, proche du K.O., du pessimisme le plus absolu et de l'immobilisme marécageux. Une grande histoire d'amour brisée, celle de « In the mood for love » avec Maggie Cheung a entraîné Tony Leung vers les bas-fonds, vers le mensonge sur lui-même au travers d'une écriture faussée. « 2046 », une suite magnifique du sublime « In the mood for love », en forme de remise en question, de miroir rédempteur. « 2046 », chiffre symbolique à multiples facettes : Un numéro de chambre d'hôtel où l'on a connu l'amour le plus intense, la fin d'un pacte de cinquante années de non intervention de la Chine sur Hong Kong après la rétrocession en 1997 de ce territoire britannique. « 2046 », une course effrénée à la recherche de l'âme sœur improbable, presque vaine, car la rencontre doit arriver au bon moment : une seconde trop tôt, une seconde trop tard, et rien ne se passe d'autre que la médiocrité quotidienne de la vie. Celle des rencontres éphémères, animales, celles que la mémoire ne retiendra pas. Wong Kar-Waï dissèque le sentiment amoureux dans le tremblement, le déséquilibre, sans tomber dans le pessimisme noir. La soif de vie reste intacte, et ce film en est la preuve, puisqu'il tente de survivre aux démons d' « In the mood for love ». Un bon conseil, regardez « In the mood for love » avant de voir celui-ci, sinon cela risque d'être infiniment difficile pour la compréhension. Et pour colorer cette œuvre majestueuse, des femmes actrices magnifiques, symboles suprêmes de l'héroïne de Hong-Kong d'hier et d'aujourd'hui : Maggie Cheung, Gong Li, Zhang Ziyi, Faye Wong, avec une note toute particulière pour Gong Li qui parvient un instant, par son jeu très dense, à faire oublier l'inoubliable Maggie Cheung de « In the mood for love ». Même le personnage joué par Tony Leung a failli se prendre au jeu un moment. Lui est tout bonnement sublime, très mature, dans son personnage faussement détaché rempli de tristesse. Chef-d'œuvre, je ne sais pas, mais ça s'en rapproche chaudement !
Clap, clap, clap... Il ne me reste plus qu'a reposer les clés sur leur crochet après avoir bien refermé la porte derrière moi et abandonner dorénavant toute velléité de rédaction de chroniques cinéma. Mais bon, je ne comprends pas l'intérêt pour vous de faire un copier-coller d'une notule rédigée chez vous dans le commentaire ci-dessus ?