L'histoire nous parle d'un processus qui permet à une personne d'effacer une autre personne de sa mémoire. Les deux personnages principaux ont tous deux (mais séparément) d'effacer l'autre de leur mémoire après leur séparation. On va suivre principalement Joel Barish (joué par un Jim Carrey étonnament sobre) dans l'effacement de sa mémoire. Mais quelque chose tourne mal : il prend conscience que l'effacement est en cours, et va tout essayer pour garder en mémoire au moins un souvenir de Clémentine (jouée par Kate Winslet).

Puisque l'effacement commence par les souvenirs les plus récents de Joel, on va découvrir leur histoire d'amour à l'envers. Bien que cela puisse sembler un effet de style déjà vu et revu, la réalisation est suffisament bien faite pour qu'on ne ressente pas cette impression. Bien entendu, tout cela n'est pas sans rappelé d'autre films, comme par exemple : Memento pour l'histoire ractontée à l'envers au fil des souvenirs du personnage principal ; Being John Malkovich pour le scénario se passant dans la tête du héros (d'ailleurs, c'est le même scénariste pour ces deux films) ; je sais plus quel autre film auquel j'ai encore pensé pendant que je le regardais (fait pas bon vieillir...) ; et bien sûr, on y retrouve une bonne partie des « clichés » de Michel Gondry (les personnages en patate, le décor reprenant quantité d'objets de diverses époques des personnages, ...). J'y ai également repéré une référence à Rork (une BD d'Andreas... vous savez, mon auteur préféré...) dans la scène de la maison à moitié en ruine sur la plage et envahie par le sable, mais je doute que cette référence soit volontaire.

En ce qui concerne les acteurs, j'ai été « déçu en bien » par Jim Carrey, dont le jeu d'acteur est là extrèmement sobre, complètement en décalage avec l'image que j'avais de lui. Il m'a d'ailleurs beaucoup fait penser à Nate Fisher (joué par Peter Krause) de la série Six feet under. Kate Winslet est également excellente et donne très bien la réplique à Carrey... En ce qui concerne Kirsten Dunst, suis-je le seul à trouver qu'elle ressemble énormément à Nina Persson dans ce film ? Pour terminer ce tour des acteurs principaux, j'ai constaté que je ne supporte toujours pas ce regard pleurnichard et de chien battu qu'Elijah Wood arbore continuellement...

Dans l'ensemble, un très bon film, que j'ai beaucoup aimé (ce qui n'était par contre pas du tout le cas de la personne assise à côté de moi au cinéma...) Je dois également faire mention de Beck, dont la reprise de Everybody's gotta learn sometimes est vraiment très bonne et colle magnifiquement à l'ambiance du film. Il ne me reste plus qu'à espérer qu'un jour je croise une jeune femme du style de Clémentine... ;-)