Les deux héros, Angela Freeman et Steve Ryan, membres de l'AKN, sont appelés à l'aide par les activistes anti-Klan suite à cette série d'agressions contre les communautés noires, homosexuelles et même une clinique pratiquant l'avortement. Les agressions ont par ailleurs été passées sous silence par les autorités et la presse, principalement afin de protéger l'image de la ville et continuer d'attirer les conférences et congrès qui rapportent de l'argent.

Comme dans chaque tome de la série, on n'y trouve absolument aucune complaisance envers les personnes à l'origine de ces méfaits et leurs crimes sont présentés de manière assez crue. Chose intéressante cette fois-ci, on se rend compte que Steve n'est pas tout blanc non plus et se met à utiliser les méthodes de ses adversaires quand il est vraiment poussé à bout.

Bien entendu, chaque histoire racontée dans cette série est romancée. Mais le plus dérangeant pour le lecteur est de savoir que Roger Martin, scénariste de la série, est également un écrivain reconnu comme étant un grand spécialiste du problème du Ku Klux Klan aux USA. Il a d'ailleurs écrit plusieurs livres sur le sujet, sous le pseudonyme de Kenneth Ryan. Ses scénarii se basent donc tous sur des faits réels, même si je n'arrive pas à concevoir des camps d'entraînement tels que ceux décrits dans le tome trois, Les Neiges de l'Idaho.

Mon seul regret dans cette série tient au dessin de Nicolas Otéro. Bien que son trait se soit fortement amélioré depuis le premier tome (la comparaison de planches du premier et du quatrième est impressionante), les visages des personnages se rapprochent par trop de la caricature à mon goût. Mais peut-être est-ce le seul moyen de prendre un peu de distance par rapport à l'horreur qui nous est présentée dans ces histoires.

AmeriKKKa, Les Aigles de Chicago, scénario de Roger Martin, dessin et couleurs de Nicolas Otéro, publié aux éditions Emmanuel Proust, plus de détails.

(Bon, un billet tel que celui-là ne va certainement pas améliorer les mots clés utilisés sur Google pour arriver sur mon site, mais tant pis.)

MàJ : ce que j'ai oublié de dire, et c'est ce qui est le plus effarant, c'est de se rendre compte à quel point le Klan implique souvent les personnes « influentes » de la communauté d'une ville : policiers, membres du conseil municipal, entrepreneurs « phares, » etc.