Il arrive sur scène, débouche une bouteille de whisky, remplit une quinzaine de verres à shot, vient se placer au centre d'un cercle de boules de papier... Et là commence un jeu à boire : pour chaque boule de papier qu'il n'arrive pas à lancer dans la poubelle, il doit boite un verre puis effectuer un salto arrière, .... et lancer la boule de papier suivante.

Dès ce début, une forte tension s'installe entre le danseur et le public. On est soulagés lorsque la boule atterrit dans la poubelle, et on prie pour qu'il ne rate pas son salto quand le lancé n'atteint pas la poubelle.

Une fois toutes les boules de papier lancées, il s'approche d'un des innombrables pièges à souris repartie sur la scène, et en le touchant légèrement du pied, nous fait comprendre qu'ils sont tous sous tension et n'attendent qu'un petit choc pour se déclencher. Il entreprend alors de se déplacer, tout en fermant les yeux, parmi tous ces pièges. Puis (et c'est là que cela devient sublime et que c'est la source de mon bonheur du jour) se met à danser. Une très belle danse, durant laquelle chaque spectateur retient son souffle de peur qu'un faux pas déclenche l'un des pièges...

Et pour terminer avec une petite couche de plus de tension, il s'attaque au jeu du couteau. Vous savez, ce jeu où l'on doit planter un couteau entre chaque doigt le plus vite possible. Petit détail tensiogène : il le pratique tout en regardant fixement le public, et si un membre du public détourne le regard, il interpelle le spectateur et lui fait comprendre qu'il doit regarder ce qui se passe sur scène...

Tout se joue sur un fil, tout au long du spectacle, et le spectateur est tenu en haleine de main de maître. On est toujours sur la limite, à craindre le pire (Au pire, ça se passe mal., et du coup on entre complètement en empathie avec le danseur. J'ai vraiment beaucoup aimé, et je pense que je vais essayer de garder un œil sur la carrière de ce jeune danseur...

Take care of yourself, de et par Marc Oosterhoff, durant les quarts d'heure des Printemps de Sévelin.