Tahara, la jeune sœur de Cassim, résume d'ailleurs cette situation de manière sublime au tout début du film. Elle explique devant sa classe que son père se considère à 100% comme un pakistanais (bien qu'il vive depuis quarante ans à Glasgow), que sa sœur ainée est avant tout une musulmane et qu'elle (Tahara donc) est une jeune musulmane, dans un lycée catholique et surtout une supporter des Glasgow Rangers. La scène est très rythmée et magnifiquement mise en image.

Pour résumer rapidement l'histoire : Cassim tombe amoureux fou de Roisin, une jeune professeur de musique au lycée de Tahara, irlandaise et catholique. Le problème, c'est que la famille de Cassim a déjà arrangé son futur mariage avec Jasmine, sa cousine qui vit au Pakistan. Et c'est bien entendu un déshonneur pour sa famille aux yeux de la communauté qu'il ait une relation avec une Gori, et de plus qui soit catholique.

Ken Loach réalise à nouveau un film d'une sensibilité très forte, et très juste. Les deux acteurs principaux sont parfaits dans leur rôle et donnent l'impression d'une complicité à toute épreuve. Le film montre bien les problèmes que cette multi-culturalité amène : Roisin est incapable de comprendre l'importance de l'honneur aux yeux de la famille de Cassim, et le père de Cassim ne peut accepter cette étrangère après tout le racisme qu'il a vécu durant son existence et les valeurs qui lui tiennent à cœur.

Après My name is Joe, et maintenant Æ fond kiss, Ken Loach confirme qu'il est un excellent réalisateur et privilégie les relations humaines. Je regrette vraiment d'avoir raté Sweet Sixteen.

PS : Par contre, il n'y a pas de doutes, j'ai toujours autant de peine à comprendre l'anglais avec l'accent du Nord... Entre les Pakis qui roulent les « r » et les Anglais qui eux les avalent comme si c'était une lettre taboue, pas évident.

PPS : I still fucking hate intermissions!