Ce qui est intéressant dans ce film, c'est le mélange d'animation 3D et 2D qui est très bien réalisé. Quasiment tous les décors et beaucoup d'objets sont modélisés en trois dimensions, alors que les personnages sont animés de manière traditionnelle. Pour une fois, j'ai trouvé ce mélange bien réalisé. On voit également beaucoup de références à notre culture occidentale et surtout aux artistes occidentaux : plusieurs décors pourraient avoir été créés par H. R. Giger, il y a un bâtiment dont l'architecture interne est celle du musée Guggenheim de Frank Lloyd Wright, on y voit des tableaux de Klimt ou de peintres de la Renaissance, etc.... par contre, les motos semblent tirées tout droit d'Akira (c'est d'ailleurs amusant de constater que quasiment tous les films d'animation de S-F reprennent la moto imaginée par Otomo-san).

Du point de vue du scénario, je l'ai trouvé un peu simple et léger. Un des seuls points soulevés qui soit vraiment novateur n'est pas suffisament approfondi [1]. Le reste du film se résume un peu trop à une lutte des classes et une triade romantique... J'ai donc plus le sentiment d'un film créé à destination des producteurs européens pour leur dire : Voilà de quoi sont capables les studios d'animation coréens, n'hésitez pas à faire appel à nos services...

La réalisation est vraiment sublime, plusieurs images vont devenir cultes tellement elles sont belles (la scène de bagarre devant le vitrail par exemple), mais il manque quelque chose... Mon seul point de comparaison pour les films d'animation coréen est Mari Iyagi, que j'ai trouvé supérieur, bien que destiné à un public totalement différent de Wonderful Days. Mais j'attends quand même avec impatience la sortie en DVD de Wonderful Days, notamment pour pouvoir le regarder en version originale sous-titrée ;-) (car j'ai de la peine à imaginer des personnages nommés Simon ou David en coréen... ou alors c'est que le film a effectivement été conçu pour un public occidental et pas du tout coréen).

Le site officiel : WONDERFUL DAYS, un film d'animation 3D de Kim Moon-saeng

Notes

[1] La ville d'Ecoban tire son énergie de la pollution. Par conséquent, quand les régions environnantes sont dépolluées, Ecoban commence à manquer d'énergie. La priorité des politiques d'Ecoban est donc de polluer plus pour assurer leur subsistance. Je trouve ce paradoxe intéressant.